Le TDAH

Un bilan complexe mais utile
Qu’est-ce que le TDAH ?
Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental reconnu par la communauté scientifique, touchant environ 5 % de la population mondiale (DSM-5). Il se caractérise par deux pôles distincts, qui peuvent apparaître conjointement ou de manière exclusive :
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Le trouble de l’attention : Le trouble de l’attention se manifeste par une difficulté à maintenir une concentration soutenue, à organiser ses tâches ou à suivre des consignes complexes. Cela peut, par exemple, se traduire par l’incapacité à rester attentif lors d’une réunion, ou une tendance à oublier des tâches importantes. La distraction est un symptôme clé, souvent causée par un traitement inefficace de l’information sensorielle. Les recherches montrent que des anomalies dans les réseaux neuronaux impliquant le cortex préfrontal sont fréquemment associées à ces difficultés (Barkley, 2019).
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Le trouble de l’hyperactivité/impulsivité : Le trouble de l’hyperactivité/impulsivité, souvent mal compris, se traduit non seulement par un besoin de mouvement constant, mais également par une impulsivité accrue. Une personne concernée peut agir sans réfléchir aux conséquences ou interrompre fréquemment les conversations. Par exemple, un enfant peut quitter son siège en classe de manière inappropriée, ou un adulte peut prendre des décisions financières impulsives. Des études en neuro-imagerie ont démontré que l’hyperactivité est liée à une dysrégulation des circuits dopaminergiques du cerveau, influençant la capacité de la personne à moduler son comportement (Arnsten & Rubia, 2017).
Une perspective neurodiverse
Le TDAH, comme beaucoup d’autres spécificités neurodéveloppementales, s’inscrit dans le cadre plus large de la neurodiversité. Cette notion, popularisée par des chercheurs comme Judy Singer, défend l’idée que des variantes comme le TDAH, l’autisme ou la dyslexie ne sont pas des dysfonctionnements mais des expressions naturelles de la diversité neurologique humaine.
Une approche souvent méconnue du grand public est que les personnes ayant un TDAH possèdent non seulement des défis, mais aussi des points forts. Par exemple, elles peuvent avoir une créativité exacerbée, une capacité à penser « en dehors des sentiers battus », ou une énergie hors du commun. Cependant, ces qualités peuvent être étouffées si le diagnostic n’est pas posé ou si les stratégies d’adaptation sont inappropriées. Une personne peut développer des mécanismes de compensation inefficaces, comme l’évitement de tâches complexes ou l’adoption de comportements perfectionnistes pour compenser un manque d’organisation.
Les recherches montrent également que certaines personnes atteintes de TDAH développent des stratégies de “coping” surprenantes. Par exemple, elles peuvent être capables de “hyperfocus”, c’est-à-dire de se concentrer de manière intense et prolongée sur des tâches qui les passionnent, tout en étant incapables de gérer des tâches plus routinières (Hupfeld et al., 2019). Cela montre l’aspect nuancé du trouble, et pourquoi un diagnostic précis est nécessaire pour adapter les interventions.
Le diagnostic : une approche à 360°
Le diagnostic du TDAH est complexe et ne peut se limiter à l’observation de quelques symptômes isolés. Il demande une évaluation globale, souvent appelée “360°”, qui prend en compte tous les domaines de vie de la personne : scolaire, professionnel, familial, et social. Des outils comme des questionnaires spécifiques, des entretiens approfondis et des observations comportementales sont utilisés pour dresser un tableau complet des défis et des ressources de la personne.
Le TDAH se manifeste différemment selon les contextes. Par exemple, un enfant peut sembler gérer assez bien les exigences scolaires, mais rencontrer d’importantes difficultés à la maison, notamment dans ses relations avec ses parents. Inversement, un adulte peut réussir professionnellement, mais être dévasté par des conflits relationnels récurrents. Il est donc crucial de comprendre la dynamique dans laquelle évolue la personne. Des études longitudinales montrent que les symptômes de TDAH peuvent fluctuer avec le temps, en fonction de facteurs environnementaux et de la maturité cognitive (Faraone et al., 2020).
Le concept de handicap et le TDAH
L’une des discussions les plus intéressantes au sein de la communauté scientifique concerne la définition même de “trouble” dans le cadre du TDAH. De nombreux experts s’accordent à dire qu’un diagnostic ne devrait être posé que si les symptômes entraînent des difficultés significatives dans la vie quotidienne. En d’autres termes, le TDAH n’est considéré comme un “trouble” que lorsqu’il devient handicapant pour la personne dans des situations courantes (Barkley, 2015).
Cette conception du TDAH met en lumière un aspect fondamental de la neurodiversité : ce n’est pas tant le TDAH en lui-même qui pose problème, mais bien l’interaction entre la personne et un environnement qui ne lui est pas adapté. Dans un monde où la flexibilité et la créativité seraient valorisées, une personne avec un TDAH pourrait peut-être ne pas rencontrer de difficultés notables. Cependant, dans notre société souvent rigide et orientée vers la conformité, ce trouble peut devenir un obstacle majeur.
Impact sur les relations sociales et familiales
Le TDAH a un impact profond sur les relations sociales et familiales. Il est courant d’observer un stress parental élevé lorsque l’un des membres de la famille est atteint de TDAH, particulièrement lorsque les comportements impulsifs ou inattentifs de l’enfant sont perçus comme des “problèmes de discipline”. Des études montrent que les familles avec des enfants TDAH sont plus susceptibles de connaître des conflits récurrents et des niveaux de stress parental plus élevés (Chronis-Tuscano et al., 2013). Cependant, avec un diagnostic et un soutien appropriés, de nombreuses familles réussissent à développer des stratégies d’adaptation qui améliorent la communication et renforcent les liens.
Par ailleurs, le TDAH ne disparaît pas à l’âge adulte. Les adultes peuvent également avoir des difficultés dans leurs relations amicales, amoureuses ou professionnelles en raison de comportements impulsifs, d’un manque de ponctualité ou d’une organisation inefficace. Par exemple, un adulte avec TDAH peut être perçu comme peu fiable ou difficile à comprendre, ce qui peut engendrer des malentendus et des tensions.
Un diagnostic rigoureux et individualisé
Établir un diagnostic de TDAH nécessite une approche personnalisée. Chaque personne étant unique, il est essentiel de ne pas appliquer une démarche standardisée. J’utilise un processus en plusieurs étapes, comprenant des questionnaires validés scientifiquement, des entretiens approfondis, et si nécessaire, une évaluation cognitive avec un test de QI.
Pourquoi un test de QI ? Parce que le TDAH peut affecter certaines fonctions cognitives spécifiques comme la mémoire de travail, l’attention soutenue et la capacité de planification. Un test de QI permet d’évaluer ces fonctions et d’apporter des informations précieuses sur les domaines dans lesquels la personne excelle, et ceux où elle pourrait avoir besoin de soutien. Selon des études récentes, l’utilisation conjointe de tests de QI et de questionnaires comportementaux améliore considérablement la précision des diagnostics de TDAH (Antshel et al., 2020).
Mon approche du diagnostic
En tant que psychologue spécialisé dans le diagnostic du TDAH, j’adopte une approche collaborative avec la personne concernée. Je mets à disposition des outils d’évaluation que nous pouvons remplir ensemble lors des consultations, ou à votre propre rythme. Cela permet de dresser un portrait détaillé de vos forces et de vos défis spécifiques.
Une fois le diagnostic posé, il est possible de travailler sur les stratégies d’adaptation en collaboration avec des professionnels complémentaires, comme des psychiatres ou des thérapeutes spécialisés en TCC. Ces interventions visent à offrir des solutions pratiques, tout en tenant compte de la dynamique familiale ou professionnelle.
Déroulement d’une évaluation
Evaluer son QI, que ce soit pour une confirmation ou non de haut potentiel, est un cheminement qui passe par plusieurs étapes. Voici en général quelles sont celles que j’inclus dans le processus que nous parcourons ensemble.
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Anamnèse
Exploration globale de nombreux critères qui permettent de mieux envisager les réponses aux questionnaires et moduler les réponses.
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Questionnaire
J’utilise un questionnaire qui permet de mieux comprendre les intensité et les domaines dans lesquels le trouble peut se manifester. Il prend en compte le fait d’être un homme ou une femme pour comparer vos résultats avec votre population de référence.
En fonction de vos besoins, du temps et de qui vous souhaitez impliquer, nous pouvons aussi demander à des personnes de référence (ami, partenaire, instituteur, parent) de fournir sa vision pour complèter vos ressentis et points de vue.
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Restitution
Nous aménageons une dernière séance pendant laquelle nous parcourrons ensemble le rapport et les résultats de mes observations. Ce rapport offre de nombreuses pistes sur lesquelles vous pouvez ensuite travailler, soit dans une approche de type coaching (par exemple avec mon amie Martine Corthésy ) soit dans le cadre d’une psychothérapie. Nous envisageons ensemble quel modèle peut le mieux répondre à votre tempérament et vos objectifs.
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Quelques ouvrages, articles ou médias de référence que je souhaite partager avec vous.
J’aime les TDAH
Titre : J'aime les TDAH Auteur : Kim Rusk, Dominic Gagnon ISBN : 9782890928923Le Québec a une vision que je trouve extrêmement plaisante dans l'approche de la neurodiversité, car on trouve (y compris dans les ouvrages techniques de Saint Justine) des perspectives...